Des milliers d’écoliers et d’adultes s’y sont déjà heurtés : entre « il a pris » et « il a prit », la confusion s’invite partout, jusque dans les écrits les plus soignés. D’un côté, la logique voudrait qu’on maîtrise ces subtilités ; de l’autre, la réalité rappelle à chaque faute que même les fondations du français peuvent vaciller sous nos doigts.
À la moindre hésitation, la faute s’invite et marque les esprits, surtout quand le contexte réclame une orthographe sans faille. Distinguer « pris » de « prit » n’a rien d’une lubie de puriste : la règle existe, claire, mais souvent reléguée au second plan. S’y tenir, c’est éviter bien des maladresses qui ternissent une lettre de motivation ou un rapport. Les verbes du troisième groupe, eux, ne pardonnent pas l’approximation. Un œil attentif reste le meilleur allié contre les mauvaises surprises.
Pourquoi la confusion entre « il a pris » et « il a prit » persiste-t-elle ?
Impossible de faire l’impasse sur ce détail : à l’oral, « pris » et « prit » sonnent exactement pareil. Voilà la racine du mal. Cette homophonie parfaite brouille les repères et piège jusqu’aux plumes aguerries. Le verbe « prendre » en fournit l’illustration typique : « pris » s’utilise comme participe passé après « avoir », tandis que « prit » correspond à la troisième personne du singulier au passé simple. Même son, usage radicalement différent. Pas étonnant que la confusion s’installe.
Quand on écrit « il a prit », c’est souvent le passé composé qui l’emporte à l’oral, tandis que le passé simple, plus rare, s’efface dans la mémoire collective. À l’écrit, il faut redoubler d’attention : la structure « auxiliaire avoir + participe passé » appelle systématiquement « il a pris ». Cette vigilance s’applique aussi aux autres verbes du troisième groupe, véritables nids à pièges : « mettre » se conjugue « mis/mit », « faire » donne « fait/fit », « apprendre » hésite entre « appris/apprit »… et la liste s’allonge.
Pour mieux cerner les écueils, voici les principales configurations où la confusion guette :
- Le verbe « prendre » se conjugue au participe passé par « pris », au passé simple par « prit ».
- La tournure « on a prit » apparaît souvent, mais elle demeure fautive.
- Les mêmes embûches surgissent avec « mettre » (« mis »/« mit »), « voir » (« vu »/« vit »), « faire » (« fait »/« fit »), et d’autres encore.
Ce terrain glissant interroge : pourquoi l’école, les correcteurs et la pratique n’en viennent-ils pas à bout ? Parce que ces verbes échappent à toute logique régulière. La conjugaison française, dans sa complexité, laisse une place de choix à l’incertitude et au doute. Et ce doute, loin de s’effacer, se transmet de génération en génération, comme s’il faisait partie intégrante du paysage linguistique.
Petit zoom sur la conjugaison du verbe « prendre » : ce qu’il faut vraiment retenir
Le verbe « prendre » concentre à lui seul tous les pièges dont raffole la grammaire française. Deux formes à retenir absolument : « pris » pour le participe passé, « prit » pour le passé simple à la troisième personne du singulier. Rien de plus, rien de moins.
La règle ne tolère aucune exception. Dès qu’un auxiliaire apparaît,« il a pris », « elle avait pris »,il s’agit du participe passé. Cette structure domine la conversation courante et s’impose partout, des mails professionnels aux dissertations. À l’inverse, « prit » s’utilise sans auxiliaire, pour marquer une action ponctuelle dans le passé, souvent dans les récits ou les romans : « Il prit la fuite », « Elle prit la parole ». Le passé simple s’est effacé du langage parlé, mais il reste bien vivant dans la littérature, ce qui participe à l’ambiguïté.
Forme | Exemple correct | Temps verbal |
---|---|---|
Pris | il a pris | passé composé (participe passé) |
Prit | il prit | passé simple (3e personne du singulier) |
Tout repose sur la syntaxe. L’auxiliaire impose « pris » ; sans auxiliaire, c’est « prit » qui s’impose, mais uniquement dans la narration. La mécanique est stricte : chaque terminaison correspond à un usage précis, et transgresser cette règle, c’est ouvrir la porte à la confusion.
Exemples concrets : reconnaître et éviter les erreurs courantes
Les fautes d’accord entre « il a pris » et « il a prit » se glissent partout : sur les copies, dans les mails, jusque dans les conversations en ligne. On lit « on a prit » à tout-va, tant la prononciation ne différencie rien. À l’oral, le piège se referme, et la précipitation fait le reste.
Pour mieux comprendre, observez ce qui se passe avec d’autres verbes du troisième groupe. Ce sont eux qui rendent la conjugaison aussi redoutable, car ils multiplient les terminaisons proches et les faux amis. Voici quelques exemples pour illustrer ce phénomène :
- mettre : on écrit « il a mis », et non « il a mit » ;
- faire : la bonne forme est « elle a fait », jamais « elle a fit » ;
- apprendre : on attend « nous avons appris », pas « appris » ;
- voir : la tournure correcte reste « vous avez vu », pas « vous avez vit » ;
- comprendre : on écrit « il a compris », jamais « il a comprit ».
Le participe passé s’utilise toujours avec l’auxiliaire « avoir » (« il a pris ») ; le passé simple s’emploie seul (« il prit la parole »). La prononciation identique n’aide en rien, et la mémoire visuelle du mot écrit fait parfois défaut, surtout sous la pression ou la fatigue.
Si cette erreur revient si souvent dans les textes professionnels ou scolaires, c’est aussi parce qu’elle révèle une fragilité dans la maîtrise des subtilités grammaticales. Les verbes irréguliers, les exceptions à répétition, tout concourt à la rendre fréquente. Un entraînement régulier, ou quelques astuces, peuvent faire toute la différence.
Des astuces simples pour ne plus jamais hésiter entre « pris » et « prit »
La subtilité de la langue française ne s’apprivoise pas en un jour. Pour lever le doute entre « il a pris » et « il a prit », il existe des techniques concrètes et rapides. Première astuce : remplacez « prendre » par un verbe du même groupe, comme « voir ». Si vous écrivez « il a vu » et non « il a vit », alors vous saurez écrire « il a pris ».
L’astuce vaut aussi pour l’accord du participe passé. Avec l’auxiliaire « avoir », le participe ne s’accorde que si le complément d’objet direct est placé avant le verbe. Par exemple : écrivez « les décisions qu’il a prises » au féminin pluriel, mais « il a pris des décisions » reste invariable puisque le COD suit le verbe. Pour éviter toute erreur, repérez toujours la place du complément.
Un point à retenir : « prit » ne se rencontre jamais avec un auxiliaire. Ce temps, le passé simple, réserve son usage à la narration, loin de la conversation courante. On lit « il prit le large » dans un roman, mais jamais « il a prit le large ».
- Pris : participe passé avec « avoir » (exemple : il a pris).
- Prit : passé simple, sans auxiliaire (exemple : il prit).
L’accord du participe passé révèle d’autres subtilités : au féminin (« elle a été prise ») ou au pluriel (« elles ont été prises »), la terminaison varie selon le genre et le nombre du sujet ou du complément. Affiner sa vigilance sur ces points, c’est gagner en précision et en clarté, à l’écrit comme à l’oral.
Finalement, chaque erreur corrigée, chaque hésitation levée, c’est une victoire sur le flou et la routine. La langue française n’a pas fini de surprendre, mais à force d’attention et de repères, ses subtilités s’apprivoisent pour de bon.