Impôts sur les revenus locatifs : régime fiscal des loyers non habités

7 décembre 2025

15 000 euros : ce n’est pas un plafond de rêve, mais une frontière fiscale. En franchir le seuil, c’est basculer dans un régime où l’administration fiscale attend rigueur et justificatifs, loin des automatismes confortables. Entre micro-foncier et régime réel, la règle ne laisse pas beaucoup de place à l’improvisation. Inattention ou cumul de plusieurs biens ? Les erreurs de déclaration vous guettent, parfois sans prévenir.

La logique du régime réel n’a rien d’automatique : chaque type de bien, chaque option initiale lors de la déclaration, impose ses propres modalités pour déduire les charges. Un mauvais choix fiscal et la facture grimpe, parfois pour plusieurs années consécutives. Prudence et anticipation sont les deux seuls remparts face à cette mécanique.

Revenus locatifs non meublés : de quoi parle-t-on exactement ?

La différence entre une location non meublée et une location meublée est loin d’être anecdotique. Ce point structure toute la fiscalité immobilière en France. Louer un logement vide génère ce que l’administration qualifie de revenus fonciers. Ces derniers sont soumis à l’impôt sur les revenus locatifs, avec des règles strictes et deux grandes options : le micro-foncier (abattement de 30 % jusqu’à 15 000 euros de loyers bruts annuels) ou le régime réel (déduction précise des dépenses).

Voici les différentes situations concernées par ce cadre fiscal :

  • La location non meublée dépend du régime des revenus fonciers.
  • Le propriétaire bailleur doit déclarer chaque année ses revenus locatifs.
  • Les revenus générés par une SCI ou une SCPI sont assimilés à des revenus fonciers et répartis entre associés ou porteurs de parts.

L’investisseur en direct, la SCI familiale, ou le détenteur de parts de SCPI : chacun doit respecter le régime qui lui est applicable. Dans une SCI transparente, chaque associé déclare sa part. Certains dispositifs, comme la défiscalisation en monuments historiques, échappent au micro-foncier : ici, seule la déclaration au réel s’applique.

Le choix du régime fiscal ne se fait pas à la légère. Certains dispositifs légaux exigent d’office l’exclusion du micro-foncier : c’est le cas des régimes Pinel ou Malraux. Les revenus locatifs non meublés sont traités différemment des revenus professionnels ou commerciaux : tout est conçu pour limiter les abus, mais aussi permettre la déduction des frais réels à ceux qui tiennent une comptabilité attentive.

Quel régime fiscal choisir pour déclarer ses loyers ?

Le régime fiscal choisi a un impact direct sur la taxation des revenus fonciers. Deux voies existent : le micro-foncier ou le régime réel. Le micro-foncier s’applique si le total des loyers bruts ne dépasse pas 15 000 € par an, tous biens confondus. Il offre un abattement forfaitaire de 30 % censé englober toutes les charges, sans demander de justificatif. C’est rapide, mais aucune charge réelle ne peut être déduite.

Si vos dépenses dépassent l’abattement, le régime réel devient pertinent. Il permet de déduire les charges réelles : frais de gestion, travaux, assurances, intérêts d’emprunt, provisions de copropriété, taxes foncières. Ce régime ouvre la possibilité d’un déficit foncier : jusqu’à 10 700 € par an (hors intérêts d’emprunt) peuvent être imputés sur le revenu global, davantage pour certains dispositifs (Cosse, rénovation énergétique). L’excédent se reporte sur les revenus fonciers des dix années suivantes.

Certains dispositifs fiscaux, comme Pinel, Malraux ou Denormandie, imposent d’office le régime réel et interdisent le micro-foncier. Détenir des parts de SCPI ou investir dans des monuments historiques implique aussi de passer au réel. Ce choix vous engage pour trois ans : analysez bien vos charges avant de vous décider.

Micro-foncier ou réel : avantages, limites et pièges à éviter

Le micro-foncier séduit par son côté minimaliste : un abattement de 30 % sur les revenus locatifs bruts, sans autre formalité. Jusqu’à 15 000 € de revenus fonciers annuels, la déclaration se résume à quelques cases sur le formulaire 2042. Mais pas de miracle : aucune charge déductible en dehors de l’abattement, impossible de générer un déficit foncier. Les frais d’entretien, intérêts d’emprunt ou travaux ne sont tout simplement pas pris en compte.

Le régime réel offre davantage de souplesse. Ici, tout est question de précision : frais de gestion, taxes foncières, travaux, provisions de copropriété, assurance, intérêts d’emprunt s’ajoutent à la liste des charges déductibles. Un déficit foncier ? Il peut venir alléger le revenu global jusqu’à 10 700 € (hors intérêts d’emprunt), et tout excédent sera reporté sur dix ans. Un atout décisif pour ceux qui investissent dans la rénovation ou supportent de lourdes charges.

Mais attention : une fois opté pour le régime réel, il n’est plus possible de revenir en arrière pendant trois ans. Un mauvais calcul des charges et c’est une fiscalité plus lourde qui vous attend.

Voici quelques points de vigilance à garder à l’esprit :

  • Le micro-foncier est exclu pour les logements sous dispositifs Pinel, Malraux, Denormandie, ainsi que pour les SCPI et les biens classés monuments historiques.
  • Les intérêts d’emprunt ne sont déductibles que des revenus fonciers, pas du revenu global.
  • Le micro-foncier ne concerne jamais la location meublée.

Avant de trancher, confrontez vos charges réelles à l’abattement du micro-foncier. Analysez la nature de vos investissements : la décision ne doit rien au hasard.

Jeune femme travaillant sur un ordinateur dans un bureau à domicile

Comment remplir sa déclaration de revenus locatifs sans stress ?

Le choix du régime fiscal oriente la démarche à chaque étape. Vous relevez du micro-foncier ? Il suffit de compléter le formulaire 2042, case 4BE, en indiquant le total brut des loyers perçus. L’abattement de 30 % est appliqué automatiquement, puis viennent les prélèvements sociaux (17,2 % en 2024). C’est la méthode la plus directe.

Si le régime réel s’impose, passez au formulaire 2044. Ici, chaque poste doit être détaillé : loyers encaissés, charges déductibles, frais de gestion, intérêts d’emprunt, taxes foncières, travaux. Le résultat sera reporté sur le 2042. En cas de déficit foncier, précisez-le pour qu’il puisse être imputé sur le revenu global, dans la limite de 10 700 € (hors intérêts d’emprunt), l’excédent étant reporté sur dix ans.

Selon la situation, la déclaration diffère :

  • Dans une SCI transparente, chaque associé déclare sa part de revenus fonciers sur sa propre 2042.
  • En cas de démembrement, c’est l’usufruitier qui déclare et paie l’impôt sur les loyers.

Conservez soigneusement toutes vos factures, relevés bancaires et avis d’échéance. Ces documents pourront être exigés lors d’un contrôle. La déclaration en ligne donne la possibilité de corriger les éventuelles erreurs avant validation. En cas de doute, le service des impôts reste disponible via la messagerie sécurisée.

La déclaration de revenus locatifs exige rigueur et vérification : règles, plafonds, exclusions… rien ne doit être laissé au hasard. Avec la fiscalité immobilière, chaque oubli peut coûter cher. Restez vigilant, et gardez la main sur vos chiffres : le fisc, lui, ne manquera pas de vérifier les siens.

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